par Maurice Y. Michaud (il/lui)
Quoique la plupart des Canadiennes aient le droit de vote depuis un siècle, elles ne se sont pas précipitées à se porter candidate. Bien qu’elles soient plus disposées à le faire depuis le milieu des années ’70, elles ont toujours été moins nombreuses que les hommes. Et la situation est vouée à s’aggraver, car plusieurs élues dans les années 2020 ont choisi de se retirer de la politique en raison de ce qu’elles ont qualifié d’environnement « toxique » et ultrapartisan, n’encourageant pas d’autres femmes à se porter candidates.
À la formation de son premier gouvernement, une journaliste a demandé à Justin Trudeau pourquoi il tenait tant à avoir un cabinet paritaire. Sa réponse : « Parce que nous sommes en 2015. » Un tonnerre d’applaudissements a suivi, mais la vérité est que cela n’a pas dû être facile — non par manque de compétence parmis les femmes, mais à cause d’un simple calcul : en l’excluant, il avait 133 hommes parmi lesquels choisir, mais seulement 50 femmes. Et il devait également maintenir un équilibre dans la représentation régionale.
Imaginons une assemblée de 100 sièges et des élections générales où trois personnes se présentent pour chaque siège. Si seulement 50 de ces 300 personnes sont des femmes et qu’aucune femme ne se présente contre une autre, toutes les femmes devraient être élues pour atteindre la parité. Cela aurait peu de chances d’arriver, surtout dans les comtés qui sont des bastions d’un parti donné, mais où les femmes se présentent pour un autre parti. Dans toutes les juridictions couvertes par PoliCan, seule une poignée de femmes se présentaient à chaque générale jusqu’au milieu des années ’70, et quoique plus nombreuses aujourd’hui, elles demeurent minoritaires.
Ainsi, un examen des chiffres absolus ne suffit pas de déterminer si le fait d’être une femme constitue un obstacle à l’obtention d’un siège. Ce moteur de recherche permet de comparer, pour chaque législature, le pourcentage de candidates au pourcentage de sièges remportés par des femmes. Les statisticien·ne·s pourraient utiliser des modèles de probabilité plus avancés, mais les graphiques générés par ce moteur aident la plupart d’entre nous à constater que, jusqu’à récemment, la tendance dans la plupart des juridictions a été qu’avoir plus de candidates ne s’est pas traduit à une augmentation proportionnelle d’élues. On peut aussi voir si les élues ont eu plus tendance à se retrouver du côté du gouvernement ou de l’opposition.
Choisissez une juridiction pour comparer ces pourcentages.
Réduire la période peut rendre les données sur les graphiques plus faciles à assimiler.