L'histoire électorale du Canada de 1867 à aujourd'hui
Base → Élections → Élections partielles

Faudrait bien les remplacer, hein ?

par Maurice Y. Michaud (il/lui)

Joseph Howe (1804–1873)
© Photo — Domaine public

En 2024, il y a beaucoup moins d'élections partielles qu'il y a un siècle. Les sièges ne semblent tout simplement pas devenir vacants aussi souvent qu'avant. Quelques facteurs pourraient expliquer pourquoi.

  • Les gens ne vivaient pas aussi longtemps qu'aujourd'hui, de sorte que les décès en fonction étaient beaucoup plus fréquents jusqu'à la fin du XXe siècle.
     
  • Jusqu'aux années 1930s dans la plupart des juridictions, une personne nommée au cabinet pour la première fois devait démissionner de son siège et se présenter à une partielle ministérielle peu de temps après. C'est ce qui s'est produit en avril 1869 lorsque Joseph Howe, représenté ici, a accepté la Con­fé­dé­ra­tion comme un fait accompli et s'est joint aux libéraux-conservateurs de John A. Macdonald.
     
  • Jusqu'au milieu du XXe siècle, la destitution d'un membre était monnaie courante et le mé­ca­nisme de contestation d'une élection semble avoir été très laxiste comparé à aujourd'hui, car de nom­breuses partielles avaient lieu simplement parce que l'opposant — souvent le gouvernement ou le candidat sortant défait — n'aimait pas le résultat.

Toutes juridictions confondues, il y a eu 3 186 élections partielles depuis 1866. Mais le tableau ci-dessous illustre de façon frappante que leur fréquence a considérablement diminué après 1925. En fait, 1 817 (ou 57.03%) de toutes les partielles ont eu lieu au cours des 34 premières années de l'ère de la Confédération (1866 à 1924).

  • Entre 1866 et 1874 inclusivement, soit une tranche de seulement neuf ans, comparativement aux autres tranches qui sont de 25 ans, il n'y a eu que trois élections générales fédérales, la dernière ayant eu lieu en janvier 1874. Néanmoins, en bonne partie à cause d'une frénésie d'annulations d'élection et de destitutions de membre, en plus des partielles ministérielles ou pour des raisons normales de vacance de sièges comme les démissions, les nominations et les décès, 108 partielles ont eu lieu de la mi-1867 à décembre 1874. À lui seul, le troisième parlement, dissous à l'été de 1878, a eu un total de 90 partielles !
     
  • Entre 1875 et 1899, les législatures provinciales et territoriales ont tenu 505 partielles — un nombre étonnant si l'on considère que l'Alberta et la Saskatchewan n'existaient pas encore, bien que le Territoire du Nord-Ouest, qui était leur équivalent, ait eu une législature à partir de 1888. En plus de celles-là, quatre législatures provinciales ou territoriales qui existent aujourd'hui étaient à plus de trois quarts de siècle de voir le jour, voulant dire qu'aucune d'entre elles n'a contribué à ce total de 505.
Cependant, à partir de 1950, la fréquence des partielles s'est stabilisée à peu près à ce qu'elle est aujourd'hui.

Élections partielles, 1866–2024
F: Fédéral    P/T: Provincial/Territorial
Années AB BC MB NB NL NS NT NU NW ON PE QC SK YT Total
F P F P F P F P F P F P F T F T F T F P F P F P F P F T F P
1866—1874 – – 6 12 8 2 8 47 – – 15 17 – – – – – – 36 42 7 10 28 31 – – – – 108 161
1875—1899 – – 10 56 11 59 23 69 – – 39 37 – – – – 3 13 123 120 9 42 107 109 – – – – 325 505
1900—1924 3 43 10 53 8 41 15 57 – – 15 42 – – – – 1 8 68 96 4 37 78 100 6 32 1 – 209 509
1925—1949 6 19 8 37 8 19 9 21 – – 7 20 – – – – – – 45 40 2 27 43 40 13 37 – – 141 260
1950—1974 3 19 4 21 6 25 6 20 3 10 4 15 – 6 – – – – 25 35 2 12 29 39 2 16 1 – 85 218
1975—1999 2 13 3 17 2 17 3 17 6 26 2 21 – 7 – – – – 22 27 2 16 23 51 2 20 1 10 68 242
2000—2024 10 17 7 15 7 18 – 17 6 35 2 23 – 4 – 14 – – 22 43 – 8 18 58 2 26 – 3 74 281
Total 24 111 48 211 50 181 64 248 15 71 84 175 – 17 – 14 4 21 341 403 26 152 326 428 25 131 3 13 1,010 2,176
Les cellules grisées indiquent l'absence de la juridiction. 3,186

© 2019, 2024 :: PoliCan.ca (Maurice Y. Michaud)
Pub.:  5 nov 2022 10:05
Rev.: 12 nov 2023 23:59 (mais données présentées dynamiquement)

© 2019-2024 :: PoliCan.ca
Étant donné que les résultats électoraux sont par nature des informations publiques, de telles données que l'on peut trouver dans PoliCan sont considérées comme étant du domaine public. Cependant, sauf indication contraire, tous les autres éléments — le concept de consolider ces données dans un format unique, la recherche détaillée sur chaque élection, législature et candidat, l'organisation et la consultabilité des données, la programmation ayant permis l'entrée et l'entretien des données, ainsi que les analyses et les articles explicatifs qui se trouvent dans ce site web — sont la propriété intellectuelle de Maurice Y. Michaud.