L'histoire électorale du Canada de 1867 à aujourd'hui

Bienvenue à PoliCan !

par Maurice Y. Michaud (il/lui)

Votez!Vous venez d'accéder à ce qui est sans aucun doute la base de données la plus vaste et la plus complète sur toutes les élections générales, partielles et référendaires fédérales, provinciales ou territoriales jamais tenues au Canada. Que vous soyez historienne, politicologue, pédagogue, étudiant·e, sociologue, politicien, passionnæ de la statistique, ou citoyen comme moi qui s'avoue mordu de la politique canadienne ou québécoise, ce site ne manquera pas de vous engager dans des heures d'exploration — ou vous donnera rapidement la réponse à cette question qui vous a amené ici en premier lieu, comme : « Où, quand et pour quel parti mon oncle Charles-Eugène s'était-il présenté et n'avait pas seulement perdu mais s'était fait humilié ? » (Histoire vraie...)

Ce projet a commencé sous différentes formes il y a des décennies lorsque, comme de nombreux autres Canadiens, je me posais toutes sortes de questions sur notre système électoral, comme :

  • Comment un parti peut-il former un gouvernement « majoritaire » en obtenant qu'environ 37 pour cent des voix ?
  • Les décès en fonction sont-ils plus ou moins fréquents aujourd'hui ?
  • Avons-nous plus d'élections partielles aujourd'hui ou étaient-elles plus fréquentes dans le passé ?
  • Gagner une élection sans opposition est-il courant aujourd'hui et l'a-t-il déjà été ?
  • Outre les courses sans opposition, quelqu'un s'est-il déjà présenté et reçu aucun vote ? (La réponse est un Oui qualifié.)
  • Combien de personnes ont été élues aux niveaux fédéral, provincial ou territorial depuis la Confédération?
  • Quelles manœuvres nous ont amené à avoir un parti politique avec l'oximoron d'un nom comme « Progressiste-conservateur » ?
  • Pourquoi le Parti A remporte-t-il systématiquement si peu de sièges alors que le Parti B en obtient toujours beaucoup plus avec à peu près le même nombre de voix ou parfois même avec beaucoup moins ?
  • Ce gars Maurice se pose beaucoup de questions, hein ?
C'est surtout cette avant-dernière question qui a mené à la mouture actuelle de ce projet que vous voyez ici aujourd'hui. Elle a suscité en moi un vif intérêt (pour ne pas dire une obsession) pour les systèmes électoraux proportionnels. Comprenant rapidement qu'un tel système n'était pas aussi simple que de prendre le pourcentage de votes et de traduire ce même pourcentage en sièges, j'ai décidé de sélectionner quelques élections récentes et de proposer un simulateur plus sophistiqué qui prendrait les résultats réels par circonscription pour considérer des résultats alternatifs si ces élections avaient eu lieu en utilisant l'un des systèmes proportionnels réussis ailleurs dans le monde (c'est-à-dire un système qui ne ressemble PAS à celui de l'Italie ou d'Israël — systèmes qui sont toujours cités en exemple par les opposant·e·s à la représentation proportionnelle).

Cependant, ceuxes qui me connaissent bien connaissent aussi la facilité avec laquelle je succombe à l'idée d'un grand projet. Souvent je dis à la blague : « Pourquoi faire simple ce qu'on peut rendre compliqué ? » Plus près de la vérité, cependant, c'est que je suis devenu immersé dans la lecture sur plus de 150 ans d'histoire électorale canadienne. Ainsi j'ai appris que notre système électoral n'a pas toujours fonctionné comme maintenant. J'ai rencontré des personnages fascinants dont je n'avais jamais entendu parler, d'un meurtrier de masse à des personnes malchanceuses, ou de personnes décédées en fonction ou dans des circonstances inhabituelles à d'autres qui sont ou ont été des candidat·e·s pérennes extrêmement infructueuxes. J'ai dû concéder que certain·e·s politicien·ne·s que je considérais ignobles avaient en fait plusieurs qualités rédemptrices, alors que d'autres que je vénérais avaient de vilains défauts que je ne soupçonnais pas. Et que changer de loyauté envers un parti, ça ne date pas d'hier!
 

Quel problème cette base de données résout-elle ?

Avec le temps, cette base de données s'est pratiquement transformée en encyclopédie parce que je suis devenu frustré par le besoin de consulter autant de sources présentant des données similaires mais chacune à leur manière, allant des bases de données en ligne avec leurs propres schémas d'organisation et de navigation (souvent maladroits et qui ont tendance à supposer soit une connaissance préalable des données, soit que l'on ne s'intéresse qu'à son propre comté) et des documents PDF regroupant les renseignements de toutes les façons imaginables, jusqu'aux copies papier à l'ancienne obtenues des bibliothèques législatives. En fait, il y a principalement deux sources officielles pour chaque province et territoire du Canada et au fédéral : l'agence non partisane indépendante qui organise les élections dans la juridiction, et la bibliothèque législative dans cette juridiction — sans compter qu'aujourd'hui il y a plus de resources en ligne, officieuses mais fiables, qu'à l'époque où j'ai commencé ce projet.

Alors je vous demande : c'est qui au juste qui rend les choses compliquées ? Présentement, lorsqu'on considère toutes les juridictions au Canada depuis la Confédération, les résultats d'une élection sont cachés dans de nombreux coins et recoins. Pour certaines juridictions, pour obtenir l'infor­ma­tion recherchée, il faut connaître l'année de l'élection et elle vaut mieux ne pas remonter trop loin dans le temps ! Pour d'autres, il faut connaître le comté qui vous intéresse. Ensuite, il est rare que vous puissiez lier résultats et gens ; vous devez poursuivre vos recherches sur d'autres sites pour en savoir plus sur euxes. Mais avec cette base de données, résultats, personnes, comtés et partis politiques sont tous interconnectés et ces infos peuvent être trouvées de manière simple et intuitive — nécessitant qu'un grand intérêt à trouver l'info et peu de connaissance préalable de ce qu'elle sera. En fait, à cause de tous les recoupements que j'ai effectués pour établir ces connexions, cette base de données est souvent plus précise que certaines sources officielles publiées.

En plus, si comme moi vous souhaitez voir un jour une VRAIE réforme électorale au Canada, vous avez les résultats de 406 élections générales qui peuvent être exécutés dans un simulateur pour voir à quoi ces résultats auraient pu ressembler si un système de représentation proportionnelle avait été en place. Bien que l'iniquité de notre système électoral actuel ait reçu beaucoup de temps d'antenne ces dernières années, cette base de données prouve que les résultats des élections générales au Canada ont été distortionnés... depuis 1867!

Je n'ai pas commencé ce projet avec une si grande ambition. D'abord j'ai entré les résultats de quelques élections, puis passé à toutes les élections générales fédérales et dans certaines provinces depuis le centenaire du Canada, et enfin à tous les évènements électoraux depuis la Confédération canadienne en 1867. En faisant cela, j'ai commencé à vouloir en savoir plus sur ces gens qui se sont impliqué·e·s de notre processus démocratique et j'ai conçu des moyens de garder ces infos accessibles pour y référer plus tard. En aval, les données sont organisées par juridiction et par évènement, mais elles peuvent être débusquées d'une variété de façons. S'il y a des lunes, votre arrière-grand-père Hormidas s'est présenté à une élection fédérale ou provinciale (pas sûr·e du niveau), vous devriez pouvoir le trouver en connaissant seulement son nom.

Si vous vous demandez quelle est la taille de cette base de données en termes techniques, ce petit tableau résume le tout.
Tables 22
Enregistrements 473 593
Enregistrements de résultat 133 186
Points de donnée 7 125 562
Poids 37.10 Mo
Base de données relationelle
Une collection « d'éléments de données » avec des relations entre eux, où ces éléments sont organisés dans un ensemble de tables. Pensez à une table comme une feuille de calcul : les intersections des rangées et des colonnes forment des cellules, et les cellules de chaque colonne contiennent des éléments similaires. Deux tables peuvent ensuite être croisées lors d'une requète à la base de données si elles ont une colonne d'éléments en commun. Exemple: Dans la table répertoriant les élections, une rangée décrit une élection partielle en particulier et une cellule de cette rangée indique la juridiction où la partielle a eu lieu ( J ). Dans une autre table pour les juridictions, la rangée J décrit cette juridiction. Comme ces deux tables peuvent se croiser sur cet élément commun, la rangée dans la première table ne contient que des éléments sur cette partielle et aucun sur la juridiction.

Tables
Tel que défini dans « Base de données relationelle », une table est l'équivalent d'une feuille de calcul conçue pour recevoir un ensemble d'éléments de données connexes.

Enregistrements
À toute fin pratique, un enregistrement est une rangée dans une table.

Enregistrements de résultat
Un enregistrement trouvé spécifiquement dans la table des résultats pour noter le nombre de votes qu'un·e candidat·e a obtenu, la circonscription où lel s'était présenté·e, son allégeance politique, si lel a gagné·e la course, etc. Si une personne s'est présentée sept fois, elle a sept enregistrements de résultat dans cette base de données.

Points de donnée
À toute fin pratique, un point de donnée est le contenu d'une cellule — soit à l'intersection d'une rangée et d'une colonne.

Poids
Le nombre de mégaoctets occupés par les données. Notez que toutes les données ne sont que du texte brut non formaté qui, en soi, est très léger. Ce poids ne tient pas compte de celui des fichiers développés pour maintenir et présenter les données.

Il peut vous paraître étonnant qu'une personne, seule et sans rénumération, ait tricoté toutes ces données, et en deux langues par dessus de marché ! À vrai dire, cela m'a pris des années par à-coups, car j'ai un travail à temps plein en dehors de ce projet. Ceci dit, les restrictions sur les activités durant la pandémie de la COVID-19 m'ont certainement aidé à pousser ce projet jusqu'à la ligne d'arrivée — sauf qu'il ne sera jamais vraiment terminé tant que le Canada et ses provinces et territoires continueront d'avoir des élections démocratiques. Et bien que je sois optimiste de nature, ce qui me saute aux yeux, ce sont les données qui manquent.

Par exemple, il est souvent plus facile de trouver les dates de naissance et de décès des personnes élues il y a 50 ans ou plus qu'il ne l'est pour celles élues dans la dernière décennie. Comme la majorité de ceuxes-ci sont encore en vie, je pense qu'il s'agira de les contacter (ou des gens qui les connaissent) même s'il y en a plein! En revanche, il y a ceuxes qui ont été élu·e·s à une législature il y a longtemps pour un mandat ou deux mais qui devaient être de simples député·e·s d'arrière-ban car pratiquement rien maintenant n'est connu à leur sujet. Et, hélas, avec la vie vient la mort : à tous les jours, je vérifie sur ces ancien·ne·s parlementaires survivant·e·s qui sont censé·e·s fêter leur anniversaire ce jour-là pour voir si lels sont effectivement passé·e·s à une autre année. Même avec cela, lors d'une autre vérification de routine début mars 2022, j'ai découvert que les sources sur un député que je pensais vivant avaient récemment été mises à jour pour indiquer qu'il était en fait décédé depuis plus de 25 ans!

Voilà pourquoi je vais bientôt inaugurer un espace membre — Les Ami·e·s de PoliCan — pour m'aider à rechercher ces « insaisissables », pour signaler toute erreur dans les données existantes, et pour être à l'affût des démissions soudaines ou de tout changement d'allégeance de parlementaires en exercice, ou encore des décès d'ancien·ne·s. Après tout, je suis à l'aise d'affirmer que j'ai déjà fait (et continuerai de faire) plus que ma juste part, donc je ne refuserais certainement pas un peu d'aide à ce stade pour rendre cette ressource encore plus complète et précise.

Alors allez-y! Allez trouver ce que vous êtes venu chercher ici. Ça ne devrait pas vous prendre trop de temps.



© 2021, 2023 Maurice Y. Michaud :: PoliCan.ca
Pub.: 23 déc 2021 00:01
Rev.: 13 mar 2023 02:08 (mais données mises à jour dynamiquement)