L'histoire électorale du Canada de 1867 à aujourd'hui

Allez-y, prenez le siège !

par Maurice Y. Michaud (il/lui)

De nos jours, lorsqu'il y a une élection, on s'attend à ce que quelques candidats se présentent pour chaque course pour représenter leur parti ou euxes-mêmes s'ils choisissent (ou doivent) se présenter en tant qu'indépendants, même s'il n'y a aucun doute sur le résultat. Un exemple parmi des milliers : Lorsque Brian Mulroney est devenu chef des progressistes-conservateurs fédéraux en 1983, Elmer MacKay a démissionné de son siège résolument conservateur (à l'époque) de Central Nova pour per­mettre à son chef de se présenter à une partielle. Six candidat·e·s, dont Mulroney, se sont présentés, et la surprise aurait été s'il avait subi le même sort qu'Arthur Meighen en circonstances similaires en 1942.

Lorsqu'un siège est remporté sans opposition aujourd'hui, cela est probablement dû au manque d'engagement dans le processus politique dans la juridiction. Par exemple, 5 des 22 sièges à l'assemblée non partisane du Nunavut ont été rem­por­tés sans opposition aux générales de 2021, et 3 des 19 dans les Territoires du Nord-Ouest en 2019 et en 2023. Je soulignerais que la participation électorale a toujours été très faible dans les circonscriptions du Nord dans toutes les juridictions sauf aux Maritimes, bien que cela soit plus probablement dû aux contraintes géographiques qu'à la rareté des candidat·e·s proposé·e·s ou même à la nature non partisane de ces assemblées territoriales.

Dans le passé, cependant, on pouvait gagner un siège sans oppostion puisqu'il était si clair que personne d'autre n'avait une chance de le gagner. En fait, le Parti libéral du Québec a remporté les générales de 1900, 1904 et 1916 avant même qu'elles n'aient eu lieu, ayant déja remporté suffisamment de sièges sans opposition ! De nos jours, les principaux partis d'opposition tentent au moins de monter un défi même contre une dynastie politique.

À ce stade, vous vous demandez peut-être qui est ce monsieur représenté sur cette page, car ce n'est certainement pas Mulroney, MacKay ou Meighen ! Non, c'est François Bourassa, oncle d'Henri Bourassa qui est peut-être plus connu aujourd'hui puisque l'une des stations du métro de Montréal porte son nom. Mais « l'oncle François » était député fédéral libéral de Saint-Jean de 1867 à 1896, et il a remporté son siège sans opposition en 1872 et 1874. Son neveu Henri a aussi gagné une fois sans opposition, soit à la partielle fédérale de 1900 dans Labelle qu'il a déclenchée pour protester contre la participation du Canada à la guerre des Boers.

Beaucoup plus d'évènements électoraux avaient lieu au Canada jusqu'au milieu du XXe siècle, dont plusieurs étaient remportés sans opposition.

  • Les décès en fonction étaient beaucoup plus fréquents jusqu'à la fin du XXe siècle, et leurs remplaçants étaient souvent incontestés.
  • Jusqu'aux années 1930s dans la plupart des juridictions, une personne ayant été nommée au cabinet pour la première fois devait démissionner de son siège et se présenter à une partielle ministérielle peu de temps après, mais la plupart d'entre elles n'étaient pas contestées.
  • Et oui, il y avait des moments où un parti était si dominant dans une juridiction que plusieurs sièges n'étaient pas disputés.

Étant donné qu'il y a eu 1 966 courses confirmées remportées sans opposition depuis 1866, vous pouvez utiliser ce moteur de recherche pour obtenir une liste de seulement celles qui vous intéressent. Vous pouvez également trouver les 254 courses non confirmées, qui n'ont probablement pas été gagnées sans opposition mais pour lesquelles les données manquent.

Victoires sans opposition
∨ = ou    F = Fédéral    P/T = Provincial/Territorial
Juridiction

Inclure

et
Ordre




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Pub.: 16 oct 2022 09:10
Rev.:  2 déc 2023 10:24 (mais données présentées dynamiquement)