par Maurice Y. Michaud (il/lui)
Les président·e·s de l’assemblée ne sont souvent pas des noms bien connus du grand public, mais lels accomplissent sans doute le travail le plus important au sein d’une législature.
Élu·e·s par les autres membres de l’assemblée, les président·e·s peuvent être considéré·e·s comme ceuxes qui « dirigent » l’assemblée. Émanant généralement du parti au pouvoir, il arrive parfois, sous des gouvernements minoritaires, où un·e membre de l’opposition est élu·e à ce poste. Cependant, une fois élu·e·s, lels doivent rester neutres, renonçant ainsi à leur allégeance politique, ne votant jamais lors des débats sauf en cas d’égalité des voix, et alors lels se rangent normalement du côté du gouvernement. En fait, au Royaume-Uni, les président·e·s se présentent explicitement comme indépendant·e·s, mais seule une poignée — comme Lucien Lamoureux, Robert McCready et Nelson Parliament — l’ont fait dans les assemblées partisanes canadiennes. En tant qu’arbitres neutres de l’assemblée, les président·e·s sont aussi appelé·e·s à accomplir des fonctions cérémonielles au nom de l’assemblée.
Vous avez peut-être déja vu la cérémonie où un nouveau président est conduit vers le fauteuil de la présidence, feignant de résister tout en riant, car, bien sûr, il ou elle a choisi de se porter candidat·e pour ce poste convoité. La raison de cette fausse résistance est expliquée dans la description du rôle du président sur le site web de l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse.
Au début [de l’histoire parlementaire britannique], les parlements n’avaient d’autre pouvoir réel que celui de financer la Couronne. De ce fait, le Parlement et son président étaient traités avec mépris par la monarchie. Sept présidents furent décapités par le roi entre 1394 et 1535 pour ne pas avoir obéi à ses ordres. Par conséquent, le rôle de président n’était pas autant convoité par les députés qu’aujourd’hui, et cela explique pourquoi les présidents élus feignent la résistance lorsqu’ils sont escortés jusqu’à leur fauteuil.
Admettons que le risque d’être décapité par le roi n’était pas alléchant. Aujourd’hui, le plus grand risque auquel sont confrontés les orateurs est d’être démis de leurs fonctions ou contraints de démissionner pour manque d’impartialité ou de bon jugement, ce qui peut arriver si l’on ne connaît pas l’histoire comme Anthony Rota ne la connaissait manifestement pas.
Il y a eu 448 président·e·s d’assemblée depuis le début de la Confédération.
Trouvez-les grâce à ce moteur de recherche. Leur affiliation politique est indiquée même s’ils devaient rester neutres en tant que président·e·s.