par Maurice Y. Michaud (il/lui)
En 2011, ma nièce Julie vivait dans une région très conservatrice de la Colombie-Britannique lorsque Stephen Harper a finalement formé son gouvernement majoritaire. Je crois qu’elle me trouvait obsédé dans les semaines précédant ces élections, mais pour moi, le fait que le gouvernement Harper avait été reconnu coupable d’outrage au Parlement était répréhensible et méritait une punition, pas une récompense. Même si elle vivait dans un comté où son vote se perdrait dans une mer de votes opposés au sien, je l’encourageais quand même d’aller voter. Donc le lendemain, lorsque les conservateurs avaient bel et bien été récompensés, elle a écrit sur ma page Facebook : « Eh bien, j’ai pas voté pour eux, mais ils ont entré quand même ».
Impliquant... à quoi ça sert ?
Un système électoral majoritaire comme le SMU peut donner ce sentiment, car il est mal noté en termes de représentativité des partis ou de démographie ainsi que d’inclusivité. Un comté où s’opposent trois candidat·e·s viables peut être remporté avec un tiers des voix, et Personne est le véritable gagnant. À l’inverse, dans un comté où l’appui à un parti donné est toujours écrasant, comme celui-ci, on peut presque pardonner ceuxes qui ne prenne pas la peine d’exprimer leur désaccord. Un autre système majoritaire, le vote alternatif, donne l’impression d’un·e « vrai·e » gagnant·e dans un comté mais cause plus de distorsion que le SMU dans le décompte final des sièges. Bref, on peut bien penser que son vote et celui de la plupart des gens est perdu et n’importe pas.
En guise d’explication (ou d’excuse), les politologues et analystes ont inventé la notion de « l’efficacité du vote » pour expliquer le fonctionnement des systèmes majoritaires. Pour que le vote soit efficace, les partis doivent examiner le profil démographique de chaque comté afin d’identifier ceux où leur programme est le plus susceptible de plaire à l’électorat qui les aiderait à arriver au premier rang. Par conséquent, étant donné que pour gagner, un·e candidat·e n’a besoin que d’une voix de plus que son·sa plus proche rival·e, les partis doivent cibler autant de comtés que possible où ils ont une bonne chance d’atteindre ce seuil. En effet, ce n’est pas de gagner des votes qui compte dans un système majoritaire, mais de gagner des sièges.
Après avoir compilé les résultats de toutes les élections générales tenues depuis la Confédération, j’en suis venu à faire une distinction entre les votes perdus et les votes non-performants. Cette distinction est indiquée dans les statistiques résumées des résultats détaillés de chaque élection.
Les votes perdus sont définis comme étant des « Votes n’ayant pas contribué à un parti d’obtenir au moins un siège, plus les votes pour une bannière (ou non-parti) comme Indépendant qui n’ont pas contribué à l’obtention d’un siège ». Les votes non-performants sont ceux qui n’ont pas contribué à gagner un siège, alors que ceux qui l’ont sont considérés performants. Comme l’efficacité du vote pour chaque parti peut varier par région, la somme des votes perdus de chaque région s’additionne seulement si le parti n’a remporté aucun siège (et dans ce cas « perdus » et « non-performants » sont égaux), tandis que la somme des votes performants ou non-performants de chaque région s’additionne toujours.
Julie ne m’a pas dit pour qui elle a voté, mais compte tenu des choix qu’elle avait, son vote n’a pas été perdu ; il a été non-performant.
Pour comprendre la différence entre les votes perdus et non-performants, commençons en mettant de côté les partis marginaux et les indépendant·e·s. Dans un système proportionnel bien conçu, les partis marginaux n’auraient aucune chance d’atteindre une masse critique de soutien, tandis que les indépendant·e·s dans les assemblées partisanes sont souvent des loups solitaires qui évitent les affiliations politiques.
Lors d’élections générales, le nombre de votes non-performants est toujours bien supérieur au nombre de votes perdus. Le premier est-il donc pire que le second ? En fait, non. Les votes perdus sont pires pour les partis, car c’est comme si personne n’avait voté pour eux, alors que les votes non-performants sont comme si trop peu avaient voté pour eux. Or, il ne faut que des changements mineurs dans les résultats finaux pour que des votes perdus deviennent non-performants — parfois avec moins de votes d’une générale à l’autre. C’est là qu’intervient la notion de l’efficacité du vote.
Le Parti vert du Canada, lors des élections générales de 2008 et de 2011, fournit une illustration frappante de cette différence.
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C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2008 | 303 | 937,613 | 6.78% | 0 | 0 | 937,613 | 937,613 |
2011 | 304 | 572,095 | 3.89% | 1 | 31,890 | 540,205 | 0 |
En 2011, le fait de remporter un siège à l’échelle nationale avec moins de voix au total a fait toute la différence pour les Verts, car cela a éliminé les votes perdus, mais n’a pas résolu leur problème de représentation. Avec 308 sièges aux Communes à l’époque, un siège en pourcentage équivalait à 0.32%. Dans un système purement proportionnel (que PoliCan ne préconise pas), on aurait pu s’attendre à ce qu’ils remportent 11 sièges de plus. Cependant, dans un système proportionnel mixte, en n’ayant obtenu que 3.89% des voix à l’échelle du pays — bien en deçà de leur sommet de 6.78% en 2008 — ils n’auraient probablement pas atteint le seuil minimal pour obtenir des sièges régionaux (ou compensatoires).
Relisons lentement la dernière phrase de l’énoncé sur les statistiques résumées. « Comme l’efficacité du vote pour chaque parti peut varier par région, la somme des votes perdus de chaque région s’additionne seulement si le parti n’a remporté aucun siège (et dans ce cas « perdus » et « non-performants » sont égaux), tandis que la somme des votes performants ou non-performants de chaque région s’additionne toujours. »
Pour vous aider à comprendre cette affirmation, examinons les mêmes résultats ainsi que ceux de 2019 et 2021, mais ventilons-les par région : Ouest (et Nord), Ontario, Québec et Atlantique. (Je saute 2015 car les Verts ont encore remporté qu’un seul siège en Colombie-Britannique cette année-là.)
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2008 (0 siège) | 2011 (1 siège) | ||||||||||||
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C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Canada | 303 | 937,613 | 6.78% | 0 | 0 | 937,613 | 937,613 | 304 | 572,095 | 3.89% | 1 | 31,890 | 540,205 | 0 |
L’Ouest | 95 | 337,593 | 8.47% | 0 | 0 | 337,593 | 337,593 | 95 | 250,284 | 5.88% | 1 | 31,890 | 218,394 | 0 |
Ontario | 106 | 409,936 | 7.95% | 0 | 0 | 409,936 | 409,936 | 103 | 207,435 | 3.75% | 0 | 0 | 207,435 | 207,435 |
Québec | 72 | 125,805 | 3.47% | 0 | 0 | 125,805 | 125,805 | 75 | 80,402 | 2.11% | 0 | 0 | 80,402 | 80,402 |
Atlan. | 30 | 64,279 | 5.99% | 0 | 0 | 64,279 | 64,279 | 31 | 33,974 | 2.99% | 0 | 0 | 33,974 | 33,974 |
2019 (3 sièges) | ||||||||||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||||||||
Canada | 337 | 1,187,494 | 6.54% | 3 | 74,938 | 1,112,556 | 0 | |||||||
L’Ouest | 107 | 406,670 | 7.14% | 2 | 17,265 | 18,739 | 0 | |||||||
Ontario | 120 | 427,558 | 6.20% | 0 | 0 | 427,558 | 427,558 | |||||||
Québec | 78 | 193,420 | 4.51% | 0 | 0 | 193,420 | 193,420 | |||||||
Atlan. | 32 | 159,846 | 12.27% | 1 | 16,640 | 143,206 | 0 | |||||||
2021 (2 sièges) | ||||||||||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||||||||
Canada | 252 | 396,988 | 2.33% | 2 | 42,520 | 354,468 | 0 | |||||||
L’Ouest | 82 | 155,710 | 2.92% | 1 | 24,648 | 131,062 | 0 | |||||||
Ontario | 91 | 142,678 | 2.21% | 1 | 17,872 | 124,806 | 0 | |||||||
Québec | 56 | 61,488 | 1.52% | 0 | 0 | 61,488 | 61,488 | |||||||
Atlan. | 23 | 37,112 | 3.12% | 0 | 0 | 37,112 | 37,112 |
Une façon simple de comprendre la distinction (et ces chiffres) serait de dire :
L’effondrement spectaculaire du Parti progressiste-conservateur du Canada nous fournit une autre bonne illustration. Comme ce parti est passé d’une majorité au pouvoir à deux sièges aux Communes en 1993, on serait tenté de dire que presque toustes qui ont voté pour lui cette année-là ont perdu leur vote. Mais il serait plus juste de dire que leurs votes étaient devenus très non-performants au point d’être perdus dans certaines régions. Pour bien saisir ce constat, examinons les résultats des PC à partir des élections générales précédant leur déconfiture de ’93 jusqu’aux dernières élections générales auxquelles ils se sont présentés.
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1988 (169 sièges) | ||||||
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C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | ||
Canada | 295 | 5,667,543 | 43.02% | 169 | 3,949,849 | 1,717,694 | 0 |
L’Ouest | 89 | 1,544,826 | 40.67% | 48 | 1,014,905 | 529,921 | 0 |
Ontario | 99 | 1,787,271 | 38.19% | 46 | 1,047,226 | 740,045 | 0 |
Québec | 75 | 1,844,279 | 52.68% | 63 | 1,649,253 | 195,026 | 0 |
L’Atlantique | 32 | 491,167 | 41.07% | 12 | 238,465 | 252,702 | 0 |
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1993 (2 sièges) | ||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | ||
Canada | 295 | 2,186,422 | 16.00% | 2 | 44,881 | 2,141,541 | 0 |
L’Ouest | 89 | 521,535 | 13.37% | 0 | 0 | 521,535 | 521,535 |
Ontario | 99 | 859,596 | 17.61% | 0 | 0 | 859,596 | 859,596 |
Québec | 75 | 506,683 | 13.53% | 1 | 29,758 | 476,925 | 0 |
L’Atlantique | 32 | 298,608 | 26.16% | 1 | 15,123 | 283,485 | 0 |
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1997 (20 sièges) | ||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | ||
Canada | 301 | 2,446,705 | 18.84% | 20 | 360,236 | 2,086,469 | 0 |
L’Ouest | 91 | 371,182 | 10.51% | 1 | 13,216 | 357,966 | 0 |
Ontario | 103 | 871,616 | 18.81% | 1 | 20,449 | 851,167 | 0 |
Québec | 75 | 811,410 | 22.17% | 5 | 108,535 | 702,875 | 0 |
L’Atlantique | 32 | 392,497 | 33.83% | 13 | 218,036 | 174,461 | 0 |
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2000 (12 sièges) | ||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | ||
Canada | 291 | 1,567,022 | 12.19% | 12 | 221,533 | 1,345,489 | 0 |
L’Ouest | 88 | 381,103 | 9.96% | 2 | 40,065 | 341,038 | 0 |
Ontario | 100 | 642,438 | 14.43% | 0 | 0 | 642,438 | 642,438 |
Québec | 71 | 192,153 | 5.56% | 1 | 18,430 | 173,723 | 0 |
L’Atlantique | 32 | 351,328 | 31.31% | 9 | 163,038 | 188,290 | 0 |
Malgré un modeste rebond en 1997, les progressistes-conservateurs fédéraux n’ont tout simplement jamais réussi à rendre leurs votes performants à nouveau. Ainsi, après 2000, ils — et surtout leurs rivaux conservateurs — ont pu voir le destin tourner à l’envers et, une décennie après leur raclée de 1993, les PC — le parti de John A. — ont cessé d’exister.
Le clivage entre les comtés urbains et ruraux a toujours existé au Canada. Il s’est toutefois accentué au XXIe siècle, surtout au niveau provincial. C’est le cas depuis plusieurs années de la Colombie-Britannique à l’Ontario, mais depuis 2024, c’est aussi le cas en Nouvelle-Écosse. Cela déplaît au NPD, qui n’a formé le gouvernement qu’une seule fois dans son histoire, mais surtout aux libéraux, qui ont gouverné la province plus que tout autre parti. Mais bien sûr, les progressistes-conservateurs ne pourraient pas être plus ravis !
Examinons donc les résultats des élections générales de 2024 pour tous les partis ainsi que les indépendant·e·s, par région, sous l’angle des votes totaux, performants, non-performants et perdus. Les régions sont définies comme la Municipalité régionale d’Halifax (Hfx), le nord-est de la Nouvelle-Écosse et leCap-Breton (NECB) et l’ouest de la Nouvelle-Écosse (ONE).
∑ | 55 sièges | |||||||
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C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 191 | 354,122 | 100.00% | 55 | 205,787 | 148,335 | 3,593 | 1.01% |
Hfx | 77 | 145,794 | 41.17% | 22 | 76,197 | 69,597 | 1,910 | 42,292 +38,699
11.94% |
NECB | 60 | 110,650 | 31.25% | 18 | 71,732 | 38,918 | 562 | |
ONE | 54 | 97,678 | 27.58% | 15 | 57,858 | 39,820 | 39,820 | |
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43 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 55 | 187,045 | 52.82% | 43 | 161,740 | 25,305 | 0 | 0.00% |
Hfx | 22 | 60,150 | 41.26% | 13 | 42,620 | 17,530 | 0 | 0 |
NECB | 18 | 69,037 | 62.39% | 15 | 61,262 | 7,775 | 0 | |
ONE | 15 | 57,858 | 59.23% | 15 | 57,858 | 0 | 0 | |
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9 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 54 | 79,068 | 22.33% | 9 | 31,820 | 47,248 | 0 | 0.00% |
Hfx | 21 | 49,448 | 33.92% | 8 | 28,608 | 20,840 | 0 | +13,556 17.14% |
NECB | 18 | 16,064 | 14.52% | 1 | 3,212 | 12,852 | 0 | |
ONE | 15 | 13,556 | 13.88% | 0 | 0 | 13,556 | 13,556 | |
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2 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 55 | 80,849 | 22.83% | 2 | 8,660 | 72,189 | 0 | 0.00% |
Hfx | 22 | 34,286 | 23.52% | 1 | 4,969 | 29,317 | 0 | +25,143 31.10% |
NECB | 18 | 21,420 | 19.36% | 1 | 3,691 | 17,729 | 0 | |
ONE | 15 | 25,143 | 25.74% | 0 | 0 | 25,143 | 25,143 | |
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1 siège | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 4 | 4,220 | 1.19% | 1 | 3,567 | 653 | 653 | 15.47% |
Hfx | 1 | 456 | 0.31% | 0 | 0 | 456 | 456 | 653 |
NECB | 2 | 3,671 | 3.32% | 1 | 3,567 | 104 | 104 | |
ONE | 1 | 93 | 0.10% | 0 | 0 | 93 | 93 | |
AUT | Aucun siège | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Nouvelle-Écosse | 23 | 2,940 | 0.83% | 0 | 0 | 2,940 | 2,940 | 100.00% |
Hfx | 11 | 1,454 | 1.00% | 0 | 0 | 1,454 | 1,454 | 2,940 |
NECB | 4 | 458 | 0.41% | 0 | 0 | 458 | 458 | |
ONE | 8 | 1,028 | 1.05% | 0 | 0 | 1,028 | 1,028 |
Observations (y compris quelque chose qui n’est pas montré sur ce tableau) :
En bref, l’impact du clivage urbain/rural plus accentué dans les provinces est que les votes pour certains partis sont devenus beaucoup moins performants — parfois au point d’être des votes perdus, comme c’était le cas pour le NPD et les libéraux dans l’Ouest de la Nouvelle-Écosse en 2024.
Ce dernier tableau nous aide à comprendre ce qui arrive lorsqu’un parti n’est que relativement dominant mais bénéficie d’une opposition fragmentée. Il accrédite également l’idée selon laquelle la ventilation des résultats par parti et régions révèle un nombre plus juste de votes perdus.
Particulièrement remarquable des élections générales québécoises de 2022 est la façon dont la Coalition avenir Québec a réussi à former une majorité écrasante de 72% des sièges avec 41% des voix sur tout le territoire. Grâce à son efficacité du vote à Montréal, le Parti libéral a terminé deuxième au décompte des sièges mais quatrième au vote populaire. Québec solidaire est celui qui est arrivé deuxième au décompte des voix (grâce à son fort soutien sur la populeuse Île de Montréal), mais troisième au décompte des sièges. Le Parti québécois est arrivé troisième au décompte des voix, mais loin quatrième au décompte des sièges. Et le Parti conservateur revigoré, bien qu’il ait recueilli presque 13% des voix, a été exclu de l’Assemblée nationale. Le 1.7% des votes restants a été attribué à 256 candidat·e·s se présentant pour 16 autres partis ou comme indépendant·e·s.
On vous pardonnera si la lecture de ce paragraphe vous a donné le vertige ! Mais imaginez ce que ressentait tout le Québec au lendemain de ces élections, en essayant de comprendre les chiffres qui suivent.
∑ | 125 sièges | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 881 | 4,112,821 | 100.00% | 125 | 1,929,634 | 2,183,187 | 600,928 | 14.61% |
Ouest | 126 | 639,923 | 15.56% | 19 | 305,532 | 334,391 | 266,695 | 1,341,467 +740,539
32.62% |
Mtl_L | 256 | 943,244 | 22.93% | 33 | 413,095 | 530,149 | 126,033 | |
Mtr | 148 | 724,981 | 17.63% | 20 | 334,541 | 390,440 | 293,587 | |
ECQLM | 134 | 739,676 | 17.98% | 20 | 368,144 | 371,532 | 261,429 | |
Cn_CA | 127 | 685,303 | 16.66% | 18 | 306,962 | 378,341 | 296,912 | |
E_No | 90 | 379,694 | 9.23% | 15 | 201,360 | 178,334 | 96,811 | |
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90 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 125 | 1,685,573 | 40.98% | 90 | 1,481,397 | 204,176 | 0 | 0.00% |
Ouest | 19 | 300,111 | 46.90% | 18 | 293,055 | 7,056 | 0 | 0 |
Mtl_L | 33 | 203,367 | 21.56% | 6 | 68,091 | 135,276 | 0 | |
Mtr | 20 | 331,549 | 45.73% | 18 | 308,245 | 23,304 | 0 | |
ECQLM | 20 | 365,672 | 49.44% | 19 | 352,596 | 13,076 | 0 | |
Cn_CA | 18 | 298,947 | 43.62% | 16 | 281,984 | 16,963 | 0 | |
E_No | 15 | 185,927 | 48.97% | 13 | 177,426 | 8,501 | 0 | |
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21 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 125 | 591,077 | 14.37% | 21 | 269,005 | 322,072 | 0 | 0.00% |
Ouest | 19 | 73,117 | 11.43% | 1 | 12,477 | 60,640 | 0 | +98,005 16.58% |
Mtl_L | 33 | 320,110 | 33.94% | 18 | 230,232 | 89,878 | 0 | |
Mtr | 20 | 99,845 | 13.77% | 2 | 26,296 | 73,549 | 0 | |
ECQLM | 20 | 45,228 | 6.11% | 0 | 0 | 45,228 | 45,228 | |
Cn_CA | 18 | 37,517 | 5.47% | 0 | 0 | 37,517 | 37,517 | |
E_No | 15 | 15,260 | 4.02% | 0 | 0 | 15,260 | 15,260 | |
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11 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 125 | 634,535 | 15.43% | 11 | 143,339 | 491,196 | 0 | 0.00% |
Ouest | 19 | 95,422 | 14.91% | 0 | 0 | 95,422 | 95,422 | +240,040 37.83% |
Mtl_L | 33 | 192,476 | 20.41% | 8 | 102,813 | 89,663 | 0 | |
Mtr | 20 | 102,026 | 14.07% | 0 | 0 | 102,026 | 102,026 | |
ECQLM | 20 | 112,575 | 15.22% | 1 | 15,548 | 97,027 | 0 | |
Cn_CA | 18 | 89,444 | 13.05% | 2 | 24,978 | 64,466 | 0 | |
E_No | 15 | 42,592 | 11.22% | 0 | 0 | 42,592 | 42,592 | |
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3 sièges | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 125 | 600,708 | 14.61% | 3 | 35,893 | 564,815 | 0 | 0.00% |
Ouest | 19 | 96,855 | 15.14% | 0 | 0 | 96,855 | 96,855 | +402,494 67.00% |
Mtl_L | 33 | 101,258 | 10.74% | 1 | 11,959 | 89,299 | 0 | |
Mtr | 20 | 114,011 | 15.73% | 0 | 0 | 114,011 | 114,011 | |
ECQLM | 20 | 110,124 | 14.89% | 0 | 0 | 110,124 | 110,124 | |
Cn_CA | 18 | 81,504 | 11.89% | 0 | 0 | 81,504 | 81,504 | |
E_No | 15 | 96,956 | 25.54% | 2 | 23,934 | 73,022 | 0 | |
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Aucun siège | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 125 | 530,786 | 12.91% | 0 | 0 | 530,786 | 530,786 | 100.00% |
Ouest | 19 | 66,073 | 10.33% | 0 | 0 | 66,073 | 66,073 | 530,786 |
Mtl_L | 33 | 90,871 | 9.63% | 0 | 0 | 90,871 | 90,871 | |
Mtr | 20 | 65,329 | 9.01% | 0 | 0 | 65,329 | 65,329 | |
ECQLM | 20 | 99,597 | 13.46% | 0 | 0 | 99,597 | 99,597 | |
Cn_CA | 18 | 171,927 | 25.09% | 0 | 0 | 171,927 | 171,927 | |
E_No | 15 | 36,989 | 9.74% | 0 | 0 | 36,989 | 36,989 | |
AUT | Aucun siège | |||||||
C | Votes | S | Performants | Non-performants | Perdus | |||
Québec | 256 | 70,142 | 1.71% | 0 | 0 | 70,142 | 70,142 | 100.00% |
Ouest | 31 | 8,345 | 1.30% | 0 | 0 | 8,345 | 8,345 | 70,142 |
Mtl_L | 91 | 35,162 | 3.73% | 0 | 0 | 35,162 | 35,162 | |
Mtr | 48 | 12,221 | 1.69% | 0 | 0 | 12,221 | 12,221 | |
ECQLM | 34 | 6,480 | 0.88% | 0 | 0 | 6,480 | 6,480 | |
Cn_CA | 37 | 5,964 | 0.87% | 0 | 0 | 5,964 | 5,964 | |
E_No | 15 | 1,970 | 0.52% | 0 | 0 | 1,970 | 1,970 |
Observations :
À part de parler « d’efficacité du vote », aucun des résultats n’avait beaucoup de sens. Nous pouvons remercier en partie le SMU pour cela, mais les votes étaient tellement fragmentés que plusieurs scénarios dans le simulateur SPM donnent encore une majorité à la CAQ, quoique très réduite.
Quatre-vingt-neuf pour cent des 1 054 395 votes jugés perdus dans l’ensemble de la juridiction lors des élections fédérales de 2008, et à peu près le même pourcentage de 600 928 votes lors des générales de 2022 au Québec, sont allés à un seul parti (les Verts en 2008 et les Conservateurs en 2022). De tels chiffres devraient, à eux seuls, sonner l’alarme au sujet de notre système électoral majoritaire plutôt que d’être rejetés comme un hasard mathématique. Or, le fait que les partis doivent accorder tant d’attention à l’efficacité du vote est aussi un problème, car il s’agit d’une notion déconnectée des intérêts de l’électorat qui perturbe le message venant des bulletins de vote.
Cette distinction sert donc à déterminer comment un système électoral proportionnel contribuerait grandement à corriger les problèmes inhérents à un système électoral majoritaire.
Dans un système électoral proportionnel, les votes perdus (la plus grave lacune) seraient éliminés pour les partis atteignant un soutien raisonnable, tandis qu’un bon nombre des votes non-performants se verraient attribuer une valeur proportionnelle plutôt que d’être tous jetés à la poubelle. La notion de l’efficacité du vote deviendrait obsolète, et l’idée de gagner des votes plutôt que des sièges serait rétablie. Et un autre avantage serait que le vote stratégique, dont malheureusement peu comprennent où, quand et comment l’appliquer, ne serait plus nécessaire.
Alors c’est pour cela que je fais cette distinction, et c’est pour cela qu’il est important que nous la comprenions.
Ce qui me mène à mon argument décomplexé pour la proportionnelle...